26 mars 2014
Cédrick,
J’ose à peine écrire ton nom. Je sais que je n’en ai pas le droit. Pas après ce que j’ai fait… Ce que je t’ai fait…
Depuis une semaine, je ne suis plus qu’un corps sans âme qui erre dans les couloirs. J’offre au regard des autres un visage de marbre alors qu’à l’intérieur de moi la tempête fait rage. Le dégoût, la colère, la honte et la peur se déchaînent ; je n’arrive pas à nager jusqu’au rivage pour y échapper. Les rouleaux des vagues emportent à chaque fois les miettes d’estime qu’il me reste. Depuis ta… ta mort le moindre instant de paix m’est refusé… Juste paiement de mes actes.
Je suis un monstre. Un assassin.
Et je vais devoir vivre avec ça jusqu’à la fin de ma vie.
C’est comme si j’avais moi-même pointé un flingue sur ta tempe et que j’avais appuyé sur la détente. Je me pensais bien plus fort que ça. Assez fort pour résister à la pression engendrée par l’effet de groupe. Mais je ne suis qu’un mouton. Et de la pire espèce qui plus est ! Trop lâche et trop honteux pour reconnaître ce que je suis et qui j’aime. J’ai préféré rester dans le troupeau par peur. Cet insidieux sentiment qui te ronge les tripes lorsque tu es un mouton noir, une créature qui ne devrait pas avoir le droit de vivre parce qu’elle fait tache dans ce putain de moule social dans lequel on se laisse couler pour ne pas avoir à lutter contre toutes formes de discriminations.
La peur et la colère. Oui Cédrick, j’étais en colère contre toi ! C’est ta présence qui m’a plongé dans la tourmente. Il a fallu que je choisisse mon camp alors que je n’étais pas prêt. En 2 secondes j’ai transformé ta vie (et la mienne) en enfer pour épargner ma pauvre petite personne égoïste et sans cœur ! Sans penser aux conséquences ni à la violence de ma réaction. Et je t’ai renié de la pire manière qui soit. Au lieu de me dresser contre mes co-équipiers, j’ai préféré piétiner nos sentiments naissants. Plutôt que de m’afficher avec toi, d’officialiser notre couple.
Et maintenant je ne suis plus que remords et regrets.
Remords d’avoir été aussi lâche et passer ma colère sur toi. De t’avoir tabassé avant de t’abandonner. Parce qu’il n’y a pas d’autres mots pour qualifier ma conduite.
Regrets… Est-ce le pire les regrets ? Je t’ai craché des phrases à la figure alors que les seuls véritablement mots que j’aurais dû te dire, parce que tu les méritais, c’était « Je t’aime », un chapelet de « je t’aime ». Parce que Cédrick, je ne te l’ai jamais dit, je n’en ai pas eu le temps ni le courage, mais ces 3 mots-là je les pense sincèrement, même lorsque mes poings te frappaient, ils tourbillonnaient dans ma tête. Les sentiments ne s’effacent pas aussi facilement qu’une ardoise d’écolier. Pourtant ils n’ont pas été assez forts pour lutter contre ma couardise.
Cédrick… Oh Cédrick comme je regrette, je regrette tellement ces quelques minutes où tout a basculé dans ma tête. La honte me submerge à chaque seconde qui passe. Je suis parfois tenté… tenté d’abréger ce supplice. Mais qui suis-je pour penser cela après ce que tu as subi ? Ce serait beaucoup trop facile d’échapper aux poids de mes actes. Je te dois plus que ça, horriblement plus…. Vivre ma vie n’est pas cher payé… en comparaison de tes souffrances.
S’il est un moment où je veux être honnête envers toi, c’est bien maintenant… Je veux que tu saches ce que mon cœur ressentait pour toi (et ressent encore), malgré mon comportement innommable qui t’a prouvé le contraire de manière si cruelle.
Toi et moi, on venait de commencer quelque chose de merveilleux. Tout était si beau avec toi, tu mettais de la couleur dans cet internat grisâtre. Et pourtant, Dieu que tu as lutté contre ta timidité. Elle t’empêchait souvent de t’exprimer, mais tes yeux Cédrick, tes yeux parlaient pour toi. Et je m’y suis noyé, dans ces deux prunelles ambrées à chaque fois que tu osais me regarder. Chacun de nos rendez-vous nous a rapprochés encore et encore. Notre amitié a laissé place à des sentiments bien plus puissants.
Je crois bien qu’après notre 1er baiser, celui que tu es venu si courageusement réclamer, c’est à cet instant-là que je suis réellement tombé amoureux…
Tomber, quel drôle de verbe ! Mais pourtant c’est l’effet que cela m’a fait. Je suis tombé sous le charme de ta voix, de tes yeux marron si tristes. Ma main n’attendait qu’une chose, celle de pouvoir passer et repasser ses doigts dans tes cheveux pour sentir tes boucles chatouiller ma paume. J’adorai les sensations qui traversaient mon corps lorsque tu rougissais devant l’audace d’un de mes gestes ou d’une de mes paroles.
Et malgré tout ce que la vie t’a fait enduré, de nous deux, c’est toi qui est, non… qui étais, le plus fort. Conjuguer ces verbes, penser à toi au passé est une torture… Si seulement… Argh le pouvoir que peut contenir un aussi petit mot que « si ». Mais rien ne pourra te faire revenir, ni les si, ni mes regrets, ni mes excuses, rien… Il ne reste que ton absence alors que tu avais réussi ce qu’aucun autre n’avait pu faire jusqu’ici.
Tu as franchi une à une les barrières que j’ais érigées autour de moi, jusqu’à ce que je ne puisse plus t’ignorer. Nous ignorer. On aurait pu vivre quelque chose de magique tous les deux…
Et maintenant c’est trop tard.
J’ai merdé Cédrick ! J’ai merdé à un point…
Si tu savais combien je me sens mal, pire qu’une grosse merde ! Mais non, jamais tu ne le sauras car le seul souvenir que tu as emporté de moi, c’est ma haine de toi et de nous. Ma trahison a détruit le bon et le beau qui faisait de toi cette personne si merveilleuse.
Tellement exceptionnelle que j’ai eu peur ! Tu voulais montrer au monde ton bonheur. Tu disais que tu t’étais assez caché dans ce putain de placard et que tu y étouffais trop pour y rester maintenant que j’étais à tes côté. Les autres te pourrissaient déjà la vie. Au moins, cette fois ils auraient eu une raison pour le faire et on les aurait affrontés ensemble. Ensemble.
Mais regarde Cédrick, tu ne pouvais t’empêcher de voir le monde meilleur qu’il ne l’ait en réalité. Quelques personnes malintentionnées ont suffi à détruire cette confiance et cette assurance naissante. Tu avais des étoiles dans les yeux et je les ai vu s’éteindre une à une à chaque coup que je te portais. Aujourd’hui lorsque je regarde mes mains, j’ai envie de vomir. Je les ai lavé une centaine de fois à l’eau bouillante pourtant, mais rien n’y fait. Elles restent couvertes de sang. Ton sang.
Je suis le seul fautif ! C’est…. C’est moi qui aurais dû partir ! Pas toi ! Tu avais encore tant de choses à découvrir et à vivre. J’ai privé ta famille à jamais du bonheur t’entendre ton rire résonner à leurs côtés. Je sais que tu voulais me présenter à ta mère, même si cela ne faisait que quelques semaines que notre relation avait franchi un cap. C’est la seule autre personne dont le regard importait à tes yeux.
La veille de ce… jour horrible, tu m’as dit que le soutien de ta mère, que tu savais infaillible à ton égard (l’instinct maternel sans doute ?) et ma présence te donnait envie d’assumer pleinement ce que tu étais… Ce que nous étions… Je ne t’ai rien répondu et tu ne m’en as pas voulu. Tu m’as regardé si intensément que je n’ai pu détourner les yeux, hypnotisé par ce que j’y lisais. Ils me renvoyaient les flammes de l’être passionné qui sommeillait en toi. La force de tes sentiments y brillaient si forts que j’ai eu l’impression d’avoir deux pierres précieuses devant moi ! J’ai ouvert la bouche pour dire… quoi ? Je n’en sais rien ! Mais toi. Toi, tu me connaissais déjà quasiment par cœur. Tu as pris ma tête entre tes mains et tu as murmuré si tendrement tout contre mon oreille « je sais Jona, c’est pas grave».
Tout était dit. Quelques mots et mon cœur a fait un double salto arrière qui m’a coupé le souffle. Je t’ai embrassé passionnément pour ne pas pleurer et surtout ne pas admettre que je n’en étais pas aussi sûr que toi ! Pas certain de vouloir affronter les autres même par amour.
Et je suis toujours enfermé dans ma propre prison !
Tu te disais faible, sans caractère mais ce n’est pas parce que tu n’étais pas une de ces grandes gueules que tu n’étais personne. Tu… avais bien plus de courage et de cran que moi. Ton… ton geste peut être considéré comme une fuite, un refus d’affronter la dure réalité, une solution de facilité, l’acte d’un désespéré. Mais moi j’y vois la preuve de ta force de caractère, à la hauteur du mal que je t’ai fait. C’est le seul moyen que tu as trouvé pour échapper à toute cette horreur sans impliquer davantage ceux que tu aimais. Même s’il est impossible pour eux d’oublier la douleur de ta disparition.
Je t’ai livré à la vindicte de ces connards de petits homophobes qui se sentent puissants parce que plus nombreux, plus costauds et surtout mille fois plus cons !
Cédrick, le bruit de tes pleurs me réveille toutes les nuits. Le spectacle de ton corps reposant sans vie contre cet arbre, notre arbre, me hante nuit et jour. On ne l’a pas dit à ta mère mais… c’est moi qui ai découvert ton corps. Je te cherchais. Un besoin urgent de te parler (inconsciemment savais-je que tu allais faire quelque chose de terrible ?) même si je suis incapable de me souvenir des mots que je voulais te dire. Même des excuses n’auraient jamais été assez fortes pour effacer ma conduite envers toi.
Je suis allé directement vers notre petit jardin secret. Mon cœur, battant à tout rompre, menaçait de sortir de ma poitrine. Je me suis effondré à l’instant où j’ai aperçu tes pieds. Je savais ! Sans aller plus loin, j’ai compris ce qui m’attendait ! Que tu l’avais fait et que j’avais merdé encore plus fort que la veille en ne venant pas te chercher plus tôt.
Et cette fois, c’est moi qui ai pleuré comme un fou en hurlant ton prénom. Une part de moi est morte avec toi ce jour-là. J’espère que tu la laisseras veiller sur toi là où tu te trouves et qu’elle te soutiendra bien mieux que moi je n’ai réussi à le faire ici…
J’ai rampé jusqu’à toi, éloignant la lame que tu avais utilisée pour échapper à ce cauchemar, essayant d’appuyer sur tes poignets pour stopper l’hémorragie qui t’avait emmené loin de moi. Tu étais si beau, si calme, si blanc… si immobile.
J’ai craqué Cédrick ! Te voir comme ça, un corps sans vie, par ma faute !! Ce n’était pas possible !! Tu n’avais pas pu me faire ça !! Me faire me sentir si mal que je voulais que la terre m’engloutisse pour disparaître à mon tour. Que cette lame de honte me terrasse instantanément pour ne pas affronter les conséquences de ton acte et ton absence soudaine…
Je t’ai agrippé par les épaules et je t’ai secoué rageusement en te hurlant dessus ma haine pour tout ce que tu me faisais ressentir et vivre en cet instant de douleur terrible. Je souffrais tellement de savoir que tu avais vécu ça seul, me maudissant pour être à l’origine de tous tes malheurs.
Et pourtant il y a une chose que je ne regrette pas en t’ayant trouvé le premier. L’as-tu ressenti ? Après ma crise de colère, je… je t’ai pris dans mes bras et t’es serré si longtemps contre moi que j’en ai eu des fourmis dans tous les membres. Tu étais déjà si froid. Voulais-je te réchauffer pour te faire revenir ? Te dire au-revoir seul à seul ? Te serrer une dernière fois contre moi pour goûter le bonheur de tenir ton corps contre le mien, comme jamais je n’aurais plus l’occasion de le faire ? Sûrement un peu tout cela en même temps.
Après tout ce que je t’avais fait subir, jusque dans la mort j’ai continué !! Égoïstement, je t’ai gardé pour moi encore quelques minutes. J’ai remis ta mèche rebelle derrière ton oreille, essuyé la trace de sang sur ta joue si pâle, contemplé ton visage enfin paisible. Mon pouce a effleuré les bleus qui ornaient encore ton visage, vestiges criants et poignants de ma trahison.
Et… je… je t’ai même embrassé Cédrick … Cédrick… Cédrick, putain ces lèvres froides et sans vie, ce n’était déjà plus toi. Ce n’était plus qu’une coquille vide, l’ombre de toi ! Tu es parti sans un regard en arrière pour les merdeux qui t’avaient fait souffrir à en mourir.
À l’abri des regards, tu as été le seul témoin de mes pleurs et de mes larmes. Moi aussi Cédrick, j’ai pleuré comme un môme ! Mes larmes ne te ramèneront pas, je le sais mais…. Tu vois tu n’es pas seul ! Malgré ma conduite impardonnable, je t’aimais et je t’aime encore. Sauf qu’il est bien trop tard pour le reconnaître.
Depuis ton décès, je n’ai pas ouvert la bouche. Je refuse d’aller voir la psy…. Pour qu’elle me sorte tout un tas d’excuses et autres conneries pour que je me sente moins coupable. Pour m’entendre expliquer que c’est la société qui nous pousse à ces actes extrêmes.
MAIS JE SUIS COUPABLE. C’est la seule chose qui me reste de toi ! Et je ne veux pas qu’on me l’enlève.
Coupable, je le suis tout autant sinon plus que ceux qui ont diffusés ces vidéos et ces photos. Il y a toujours un connard qui veut en regarder une avec moi ou bien qui me tape dans le dos comme pour me « féliciter » de t’avoir donné la correction que tu méritais, pour avoir tapé du Pédé. S’ils savaient…
J’ai envie de vomir. JE me fais vomir. Pédé, tapette, lavette, tantouze, salaud d’enculé …. Je les ai toutes entendu ces insultes. Elles sont marquées au fer rouge sur mon âme.
Et pourtant, à aucun moment je n’ai réagi, ni en bien ni en mal. Je les ai laissé croire que je cautionnais leurs croyances d’hommes des cavernes. Mon geste a parlé pour moi.
Entre la vision de ton… cadavre (la laideur d’un tel mot augmente le poids de mes fautes) et les flash de ton agression, c’est un film qui passe en boucle dans ma tête. Que j’ai les yeux ouverts ou fermés ne change rien. Je sens encore la douleur éclater dans mon poing, je t’entends m’implorer, encore et encore.
Mais bordel, pourquoi tu es venu ! Pourquoi tu n’as pas compris ce que j’essayais de te dire avec mon regard ! Pourquoi tu m’as laissé faire sans te défendre une seule fois ! Et pourquoi tu es resté toi alors que je te frappais ! Vivre caché aurait été mieux que rien. Mais non, tu ne voulais pas vivre à moitié ! Mais, fais chier Cédrick ! Pourquoi tu as levé vers moi tes si beaux yeux, noyés par l’incompréhension, la douleur des coups et de ma trahison. Et plus tu pleurais, plus je frappais. Je voulais que tu te taises et que tu t’en ailles. Je ne voulais plus contempler tes yeux... miroirs de ce que je n’avais pas le courage d’assumer.
Pourquoi, Cédrick ! Merde c’est aussi de ta faute tout ça !!
Pourquoi… Pourquoi…
Pourquoi je suis un tel connard. Je le sais bien que non ce n’est pas de ta faute. La seule chose que je peux te reprocher c’est d’avoir été au bout de… ton geste. Je t’ai poussé à cet acte ultime… Je n’arrive toujours pas à le dire… Je le fais maintenant parce qu’il est temps que je prenne un peu du courage que tu as eu.
Depuis ton suicide, je me maudis tous les jours, toutes les minutes, toutes les secondes. En vain.
La majorité des autres élèves est mal à l’aise vis-à-vis de moi et de ta mort, tous fautifs pour ne pas avoir empêché la diffusion et la propagation des vidéos qui ont contribué à ta chute. La ligue anti-gay du Lycée ne se compose que de quelques membres « actifs » mais le pouvoir que je leur ai attribué a creusé ta tombe et ma déchéance. J’ai laissé la laideur de leur monde transformer notre petit coin de paradis en enfer. Ton humiliation est MA faute, parce que j’ai été incapable d’assumer ce que je suis réellement.
Ce que nous étions tous les deux.
Et jusqu’à hier, je suis resté caché, vautré dans mon silence, une sorte de déni de ce que j’avais fait. Jusqu’à hier. Jusqu’à ce qu’un imbécile encore plus crétin que les autres veuille prendre un selfie avec moi ! Pour montrer au monde qu’il connaissait un mec qui avait eu les couilles de casser du pédé…
Ça a été l’insulte de trop ou bien ma conscience s’est enfin réveillée… Je ne sais pas… Je lui ai pris son putain de téléphone et je l’ai envoyé se fracasser contre le mur du couloir en hurlant que ton prénom était C.E.D.R.I.C.K. Il m’a copieusement insulter à son tour mais je n’en avais plus rien à foutre…. D’ailleurs, c’est ce que je lui ai balancé en partant alors que j’écrasais également les restes de son téléphone.
Je devais être exclu du lycée pour m’être bagarré violemment contre toi. Rien n’a jamais été exprimé clairement. Le caractère homophobe de toute cette histoire a été étouffé par la Direction. Tu te rends compte : on n’est que de la merde pour eux ! Il n’y a que l’Infirmière et Mme J, notre prof de français, qui ont clamées leur écœurement devant un tel comportement !
Mais ta mère, Cédrick, tu aurais dû voir ta mère ! Elle est si fière de toi et du jeune homme que tu… étais. Elle a refusé de porter plainte contre moi, les joueurs et les preneurs de vidéos. Elle a simplement menacé le directeur de poursuites judiciaires pour non-assistance à personne en danger s’il refusait d’accéder à sa demande. Il a accepté, tu connais le caractère têtu que peut avoir ta mère lorsqu’il s’agit de toi ou de ton frère.
Ce qu’elle a fait est sûrement la meilleure chose qu’elle pouvait faire, pour te rendre justice et pour que les autres comprennent la portée et les conséquences de leurs actes, moi y-compris.
Demain toute notre section ainsi que tous ceux qui le désireront, assisteront à ton enterrement ! Cette lettre, je veux la déposer sur ton cercueil. Je veux que tu saches que… que tu resteras à jamais dans mon cœur. Je ne peux pas te demander de me pardonner parce que c’est impossible. Je porterai mon fardeau pour ne jamais oublier que l’homme est faible ; que ce n’est pas une raison pour laisser les autres diriger notre vie à notre place.
Cédrick, j’espère que cette lettre te parviendra et qu’elle te prouvera que tu as changé la vie d’un homme. La date de ta mort sera ma seconde naissance. Celle à partir de laquelle je veux vivre ma vie comme tu aurais voulu que nous la vivions. Ensemble, au grand jour !
Cédrick, je te jure qu’à partir d’aujourd’hui, je ferais tout pour être honnête envers moi-même et les autres. Il aura fallu ton suicide pour me faire comprendre à quel point la vie est fragile et courte. Je… Je sais que je n’ai pas le droit d’espérer ça mais… je veux croire que peut-être un jour tu seras fier de moi….
Je veux te souffler une dernière fois que tu me manques Cédrick, mon cœur a compris ce que tu voulais lui faire réaliser.
Je t’aime, je ne t’oublierai jamais.
Adieu Cédrick...
Jonathan
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